Vidéos: Beverley Boys, Plongeon
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Transcription de la vidéo
Lorsque j’ai commencé à plonger, j’ai trouvé que j’étais plutôt douée; je n’avais pas peur et très tôt, j’ai pu aller au Québec et participer à des compétitions, où j’ai obtenu de très bons résultats. J’ai compris que ce sport faisait ressortir un côté compétitif de ma personnalité que je n’avais pas réalisé que je possédais.
Nous n’avions pas de soutien. À cette époque, le Canada n’appuyait pas le plongeon, ni le sport en général. Je crois qu’il y avait juste un bureau. Un organisme, séparé de la natation, a été créé en… je ne sais quelle année, je ne m’en souviens plus. Mais je crois que le budget total de l’association de plongeon était de 1000 $.
Nous n’avions pas de piscine à Pickering, en Ontario. Oubliez Pickering, il n’y avait même pas de piscine à Toronto. Alors, on s’entraînait dans un canal donnant sur le lac Ontario; il y avait des couleuvres d’eau, des poissons morts et des bateaux. Et en mai, l’eau du lac Ontario est froide. Je n’avais pas d’argent, mais tout le monde dans ma famille travaillait très, très dur pour m’aider dans ma carrière. Ça me fait penser à une drôle de situation. Vers 1972, nous avons commencé à recevoir, enfin, moi je recevais 1000 $ par année parce que j’étais la deuxième athlète sur la liste des athlètes qui avaient un brevet A. C’est tout ce que nous recevions. En 1970, je m’étais installée à Winnipeg pour m’entraîner. Lorsqu’ils ont commencé à nous donner une foule de trucs – de l’argent, des maillots de bain – dans mon cas, la situation a empiré. Parce qu’on se fiait à cet argent. On avait moins envie de se battre.
Pour réussir dans le sport, il ne faut pas… Enfin, je veux dire, il faut de l’argent pour s’entraîner, je comprends ça, mais ce dont on a vraiment besoin, ce sont des installations. Il faut avoir accès aux installations et il faut que vos entraîneurs soient rémunérés.
Vous savez, je suis très fière d’avoir été une pionnière dans ce sport. En réalité, nous sommes quatre. Il y a Nancy Robertson, qui s’appelle maintenant Nancy Brawley, Cathy Seaman, moi et Liz Carruthers. Nous étions les quatre qui voyageaient partout dans le monde. Nous avons été les premières à aller en Russie, en Allemagne de l’Est, et à nous entraîner et à participer à des compétitions dans tous ces pays. J’en suis fière parce que je crois qu’il est toujours plus facile de suivre que de mener. D’un autre côté, l’un des désavantages qu’il y a à montrer qu’on a du talent et qu’on est la meilleure si tôt est que les attentes sont énormes. Il est aussi plus facile de se rendre au sommet que d’y rester.
Je n’ai jamais flanché face aux attentes. Oui, j’ai réussi à gravir les échelons, mais c’est plus difficile de rester au sommet que d’y parvenir. Je suis néanmoins très fière d’avoir fait partie de tout ça, et d’en faire encore partie aujourd’hui.
Avoir été nommée Athlète féminine canadienne de l’année en 1969 et en 1970, qui ont été mes meilleures années dans le plongeon, fut et demeure extraordinaire. C’est un titre qui est décerné pour tout ce qu’on a accompli au cours de l’année et pas seulement pour une compétition, car on n’offre pas nécessairement une performance gagnante à chaque compétition. C’est l’une des marques de reconnaissance les plus incroyables que j’ai reçue. Ça représente la valeur accordée à l’ensemble de votre carrière et pas seulement à une performance particulière.