Vidéos: Carolyn Waldo, Nage synchronisée

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Transcription de la vidéo

Être choisie comme porte-drapeau était un rêve, et mon rêve s’est réalisé. Depuis que j’étais toute petite, tout ce que je voulais dans la vie, c’était porter le veston du Canada; c’est vraiment tout ce que je voulais. Allons-y donc en accéléré, et, douze années plus tard, je suis choisie pour être le porte-drapeau de l’équipe canadienne et j’ai la chance de porter le drapeau, le drapeau de mon pays. J’en avais la chair de poule, ce fut certainement l’un des moments de ma vie où j’ai été très fière. Évidemment, remporter deux médailles d’or n’a pas son pareil, mais rien ne peut remplacer ce sentiment de fierté associé au fait d’être le porte-drapeau de son pays et d’entrer dans le stade. Ce fut vraiment spectaculaire.

Je crois que 1984 m’a beaucoup aidée à me préparer pour 1988, car la première fois que vous allez aux Jeux olympiques, cela peut être très intimidant. Nous ne sommes pas habitué aux journalistes, à cette présence constante autour de vous, aux clics, clics, clics, clics, clics des appareils photos, c’est un peu comme être entourée de paparazzi, j’imagine. Nous ne sommes vraiment pas habitués à ce genre de chose. Cette foule immense qui vous regarde, qui vous encourage. Et les milliers d’athlètes qui partagent avec vous le Village olympique. Il est très facile de perdre sa concentration aux Jeux olympiques. Alors, en 1988, je savais à quoi m’attendre, il n’y a pas eu de surprises.

Jamais je n’ai pensé être imbattable. Je sais que c’est un cliché, mais je faisais tout cela pour moi. Je ne le faisais pas pour battre quelqu’un. J’ai toujours mis la barre très haute, un peu comme si je voulais réaliser l’impossible, enfin ce que je croyais être impossible dans l’eau, et voir où cela me mènerait. Mais jamais, jamais je n’ai pensé être imbattable, tout le monde peut se faire battre dans son sport. Vous devez toujours être en avance sur vos adversaires, et lorsque vous vous retrouvez au sommet, ce sont les autres qui cherchent à vous déloger. C’est à ce moment-là que ça devient plus difficile. Je regardais toujours derrière moi, et c’est là que j’ai réalisé que j’étais prête, vraiment prête à tirer ma révérence après 1988, car j’avais de plus en plus de difficulté à me motiver, à garder la forme. L’heure de la retraite avait sonné.

Lorsque j’ai remporté ma deuxième médaille d’or, quelqu’un m’a dit que j’étais la première athlète canadienne à avoir réussi à le faire. Alors, je me suis dit que ce n’était pas si pire que ça [ricanements]. J’en avais des frissons, quelles émotions... les marques de reconnaissance et tout le reste. Avec le recul, je comprends aujourd’hui que je n’ai peut-être pas apprécié tout ce qui m’arrivait à sa juste valeur, finalement c’est un peu comme un enfant dans un magasin de bonbons, ou à Noël, quand les cadeaux pleuvent. Il y en a tellement qu’il ne sait plus où donner de la tête. Et vous savez quoi, j’avais 23 ans lorsque j’ai pris ma retraite, et tous ces trophées et ces marques de reconnaissance, deux médailles d’or olympiques, des voyages partout au pays, des invitations à mettre la rondelle en jeu à des matchs de hockey de la LNH. Et c’était formidable, j’en profitais pleinement, mais je crois que je l’apprécie encore davantage aujourd’hui, car j’ai vieilli, et j’ai plus de maturité, et je comprends à quel point j’ai eu de la chance. Et ce qui est tout aussi formidable, c’est d’être choisie Athlète canadienne féminine de l’année. Se retrouver en compagnie d’athlètes aussi exceptionnelles, qui ont mérité ce titre avant moi, alors là, c’est tout à fait hallucinant.

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