Vidéos: Kyle Shewfelt, Gymnastique artistique
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Transcription de la vidéo
Plus jeune, au début de ma carrière d’athlète, je jouais au hockey. Mon père était un joueur de hockey, il jouait pour les Wheat Kings de Brandon. Alors, je crois qu’il voulait que ses fils soient aussi des joueurs de hockey. Et j’ai joué au hockey; j’adorais ça, j’avais un très bon coup de patin, mais je n’arrivais pas à compter des buts. J’en étais tout simplement incapable. Alors, j’y allais toujours à reculons, je n’avais plus le goût de jouer au hockey. Mon père devait littéralement me traîner.
Pendant 16 ans, j’ai planifié dans ma tête que je réussirais une performance parfaite lors de la finale des Jeux olympiques de 2004, et ça s’est passé exactement comme ça, j’en ai encore des frissons quand j’y pense aujourd’hui, car je ne sais pas vraiment comment tout cela est arrivé. C’est un peu comme si tout s’était concentré en cet instant. À 20 h 30 ce soir-là, je savais que j’allais participer à la finale, et je prenais de grandes respirations et à chaque respiration, je savais que le moment approchait de plus en plus.
J’ai toujours eu une préférence pour l’épreuve au sol. J’ai toujours adoré ça. De toute évidence, j’aimais beaucoup cette discipline, car c’est là où j’avais le plus de succès, mais j’ai aussi toujours beaucoup aimé le fait que c’est au sol où l’on pouvait le mieux faire valoir son côté artistique, exploiter sa propre personnalité et y mettre un peu de son charisme. J’ai toujours été très minutieux, très attentif aux moindres détails et selon moi, c’est au sol où l’on peut les mettre le plus en valeur.
La pression était énorme, vous vous en doutez. Aucun Canadien n’avait jamais remporté de médaille en gymnastique. J’avais déjà gagné deux médailles de bronze aux Championnats du monde. Je me suis blessé cette année-là, avant les Jeux, et la grande question était : « Est-ce que je vais pouvoir performer? »
Tout compte fait, je me suis moi-même mis beaucoup de pression sur les épaules, car je savais que je pouvais gagner. Je le savais. Et je crois que cela explique le fait que j’ai si bien réussi à ce moment-là, je croyais fermement que je pouvais y arriver. Et vraiment, vous ne pouvez pas comprendre à quel point la pression est forte autour de vous, les attentes, mais je crois encore que ce sont les athlètes eux-mêmes qui mettent le plus de pression sur leurs épaules.
Le programme était parfait, le moment était parfait, impossible de faire mieux. Et ce qui est le plus étrange, c’est que c’est exactement comme cela que je l’avais planifié. Mon expérience personnelle a été totalement différente de celle d’autres athlètes, selon ce que je peux comprendre. En effet, beaucoup d’athlètes disent qu’il s’agit du moment le plus remarquable de toute leur vie. Moi, par contre, c’est un peu comme si je n’avais même pas été là. C’est comme si je n’avais pas été là physiquement, et que je n’arrivais pas à me convaincre d’y être, comme si j’étais littéralement dans mon rêve, ce rêve que j’avais depuis si longtemps. Le rêve et la réalité. J’avais beaucoup de difficulté à faire la part des choses, à faire la distinction entre le rêve et la réalité. Mais mon rêve était devenu réalité. C’est le lendemain, ou probablement vers quatre heures du matin que je l’ai réalisé… j’étais le champion olympique.