Vidéos: Perdita Felicien, Athlétisme
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Transcription de la vidéo
J’ai commencé par m’entraîner au 100 m et aussi un peu au saut en longueur et un jour, j’étais probablement en 6e ou 7e année, nous prenions part à un entraînement d’athlétisme organisé par notre club au Civic Field d’Oshawa, et mon entraîneur de l’époque, M. Curtis Sahadath, avait installé des haies. Il me fait alors venir devant tout le monde, les haies sont installées et je suis un peu nerveuse, car je me demande ce qu’il veut; je vois nettement les haies en face de moi et je pensais qu’un malheur allait arriver. Puis il me dit : « Je veux que tu sautes par-dessus les haies. » Je ne l’avais jamais fait auparavant, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais je l’ai fait. J’ai décrit le sentiment qui m’habitait à ce moment-là comme celui d’un faon nouveau-né qui apprend à marcher pour la première fois. Un des sentiments les plus étranges et déconcertants que j’ai connus. Il a alors déclaré : « OK, à partir de maintenant, tu es une coureuse de haies. » Et à partir de ce jour-là, j’ai été une coureuse de haies.
En 2003, je me souviens m’être dit : « Super! C’est une année de championnat du monde. » J’avais remporté le championnat de la NCAA et j’étais sur un nuage; puis, j’ai dû redescendre sur terre pour me qualifier aux Championnats nationaux où je devais bien faire pour ensuite participer, quelques mois plus tard, aux Championnats du monde à Paris.
Il est très difficile d’atteindre un niveau maximum deux fois au cours d’une même saison, mais Gary avait un plan; il ne faut qu’un entraîneur astucieux et une athlète vraiment déterminée. La première fois où j’ai vécu une si grande contrainte émotive, et ce, pendant trois jours, fut lors de la finale à Paris. Je présume que Gary a compris, en me voyant dans la zone de réchauffement avant la finale, que j’étais en train de perdre le contrôle. Je me souviens qu’il m’a serrée très fort dans ses bras et qu’il m’a simplement donné une tape dans le dos, et les mots qu’il a prononcés m’ont ravivée. Il m’a simplement dit : « Souviens-toi de tout le travail que nous avons accompli. » Et cette simple phrase m’a fait réaliser que je ne pouvais pas simplement me présenter à ces Championnats et me contenter de la huitième place; je ne pouvais pas me laisser envahir par cette émotion et perdre toute l’adrénaline qui était en moi. J’ai compris que je devais tout donner lors de cette course.
Je me souviens que lorsque j’ai enjambé les deux premières haies, les autres filles étaient à ma hauteur; je me suis alors demandé ce que je pouvais faire pour les devancer et les distancer. Et puis à la cinquième haie : « OK, j’ai créé un certain écart, mais comment le maintenir? » Puis à la septième haie, j’ai senti qu’elles reprenaient du terrain. Je me souviens seulement de m’être jetée sur la ligne d’arrivée, et qu’au même moment, Bridget Foster faisait de même; nous avons laissé aux caméras le soin de déterminer la gagnante. Nous avons attendu l’affichage au tableau indicateur pour savoir laquelle de nous deux avait remporté la victoire. J’avais le pressentiment d’avoir gagné et j’étais en état de choc parce qu’il ne s’agissait pas des Championnats nationaux, ni d’une épreuve invitation à Kitchener, en Ontario; il s’agissait des Championnats du monde. Et je me souviens de voir 12,53 et le record canadien et d’apercevoir mon nom.
Je parle souvent des hauts et des bas de ma carrière sportive, mais les bas font que les moments comme ceux-ci, et les sentiments qu’ils provoquent en valent la peine. Ce sont des moments fugitifs, ils sont rares et vous travaillez souvent pendant 5 ou 6 ans uniquement pour éprouver ce sentiment pendant environ 12,53 secondes, mais cela en vaut la peine. Ils représenteront des moments de vie que je n’oublierai jamais et dont je conserverai toujours de bons souvenirs. Il est indéniable qu’ils feront partie des meilleurs moments de ma vie.