Vidéos: Petra Burka, Patinage artistique
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Transcription de la vidéo
Ma mère était la championne néerlandaise en Hollande et, au moment où elle a remporté le championnat néerlandais, elle était enceinte de moi… donc, c’était déjà dans mes veines. Quand elle est venue au Canada à titre d’entraîneure, elle nous a emmenées, ma sœur et moi, à la patinoire qui servait en quelque sorte de garderie. J’ai donc commencé très jeune parce que ma mère enseignait. À l’âge d’environ dix ans, j’ai commencé à exécuter des doubles Axels par moi-même. Un des entraîneurs, M. Osborne Colson, a dit à ma mère : « Ellen, je crois que tu devrais prêter plus attention à ta fille, elle exécute des doubles Axels. » J’ai alors dit : « Maman, je peux faire un double Axel, j’ai appris par moi-même ». Donc, je pense que d’une certaine manière, j’ai appris par moi-même en étant à la patinoire et en observant les autres.
Je me suis entraînée avec Donald Jackson qui était un peu plus âgé que moi. Il a été le premier à réussir un triple Lutz en compétition; je voulais donc aussi faire des triples sauts. C’est ainsi que j’ai commencé à exécuter des triples sauts et à être la première femme à le faire. En réalité, je pouvais faire des triples Lutz, mais à mon époque, les triples sauts n’étaient pas considérés comme très féminins; donc, on ne faisait que des doubles Axels. Et je réussissais de superbes doubles Axels, j’adorais sauter, je peux même encore en ressentir l’impression lorsque j’en parle. Et afin d’être la meilleure, je réalisais un plus grand nombre d’enchaînements de doubles Axels que quiconque dans un programme. J’ai exécuté un triple saut quand j’en ai eu besoin pour remporter le titre canadien et que j’avais besoin de munitions; ma mère et moi avons donc travaillé le triple salchow, lequel est le premier triple saut de l’ensemble de la série des triples sauts, et je fus la première femme à le faire. Je l’ai réussi en entraînement, je l’ai inclus dans mon programme et j’ai gagné.
Je dois dire que les Jeux olympiques d’Innsbruck de 1964 étaient très différents des Jeux olympiques actuels. D’abord, à cette époque, vous patiniez ou vous participiez pour le plaisir de la compétition. Vous ne receviez pas d’argent. Aujourd’hui, le sport est une affaire de gros sous. À cette époque, vous participiez pour le plaisir de la compétition et pour gagner. J’aimais vraiment vivre dans le village des athlètes. Et après avoir remporté la médaille de bronze, je suis allée au village juste pour m’amuser et côtoyer les autres athlètes et tout à coup quelqu’un a dit : « Petra, les policiers te cherchent ». Apparemment, puisque j’avais remporté une médaille, je devais faire une présentation hors-concours; je l’ignorais et cela devait se faire pendant la partie de hockey, lors de l’entracte. Les policiers m’ont donc trouvée, j’ai dû m’habiller et enfiler mes patins dans la voiture de police dont la sirène retentissait. Ils m’ont déposée à l’aréna, j’ai couru, ils ont annoncé mon nom et j’ai sauté sur la patinoire.
Le fait de remporter le prix Bobbie-Rosenfeld pour l’athlète féminine de l’année fut comme un tremplin pour moi, qui m’a amené à remporter le titre de championne du monde l’année suivante. Ce fut un tel honneur de gagner ce prix à la fin d’une année aussi incroyable. Je pense à toutes ces athlètes féminines qui se sont entraînées cette année-là pour être la meilleure et c’est moi qui a été élue. Je ne peux qu’en être fière et honorée.