Vidéos: Silken Laumann, Aviron

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Transcription de la vidéo

J’ai fait mes débuts à l’aviron au sein de l’équipe féminine en huit poids léger. Comme je dépassais toutes les autres femmes d’au moins un pied, il a été décidé que je ne serais pas une rameuse poids léger et que je serais meilleure en classe ouverte. On m’a fait ramer en simple et j’ai adoré ça. J’ai surtout fait du simple les premières années.

Peu avant les Jeux olympiques de 1992, mon bateau a été violemment heurté de côté par un équipage de double masculin à Essen, en Allemagne. C’était évidemment un accident, mais c’est survenu au pire moment. J’étais dans la meilleure forme de ma vie. J’étais championne du monde. Je préparais ce que je croyais être le point culminant de ma carrière. Je me préparais à réaliser mon rêve de toute une vie et remporter la médaille d’or aux Jeux olympiques de 1992 et je me suis retrouvée sur un lit d’hôpital. Le muscle qui se trouve entre le genou et la cheville était déchiré, j’avais la cheville fracturée et les nerfs endommagés. Mes muscles et ma peau avaient subi des dommages importants. Évidemment, les médecins m’ont dit d’oublier les Jeux olympiques, car j’avais la cheville fracturée et les muscles très endommagés.

Je me souviens d’avoir entendu le médecin me décrire ma blessure dans les moindres détails, et je me disais qu’il ne me connaissait pas, qu’il parlait de mes blessures et pas de moi. Il y avait une bicyclette stationnaire sur le lit à côté du mien et je m’en approchais en fauteuil roulant. Les pédales avaient été enlevées et des poignées y avaient été installées. Je travaillais le haut du corps et mon cardio pendant 90 minutes. Je ressentais une certaine magie, comme si tout était irréel. C’était une course contre la montre. Il ne restait que deux semaines et je continuais de m’améliorer. Je n’ai pas porté de bandage élastique pour les Jeux olympiques parce que je n’ai pas arrêté de m’améliorer jusqu’à la première course.

Je me suis qualifiée lors de la première course et je me rappelle avoir été très nerveuse en demi-finale. Je ne pouvais pas me résoudre à accepter que je m’étais simplement rendue aux Jeux olympiques, que j’avais fait de mon mieux et que je pouvais maintenant relaxer un peu. J’ai continué à me mettre de la pression sur les épaules pour connaître la meilleure course de ma vie et j’ai continué à me battre. Je n’ai aucune idée où j’ai trouvé ce dont j’avais besoin à ce moment précis. C’est peut-être le fait que je n’avais pas cessé de me battre, que j’étais quatrième, si près d’une médaille, et que je n’avais rien à perdre. Je n’avais strictement rien à perdre. J’ai réussi à augmenter le rythme et j’ai tout donné sur les quatre cents derniers mètres; à tel point que je n’ai aucun souvenir des derniers instants de cette course. Je ne savais même pas quelle position j’occupais lorsque j’ai franchi le fil d’arrivée.

Être bien connue en sport et avoir réalisé quelque chose qui vous place au même niveau que tous les autres excellents athlètes canadiens qui ont marqué l’histoire canadienne pour des décennies est un immense honneur. Voilà ce que j’ai fait dans le passé et j’en suis très fière. Ces exploits ont fait de moi la personne que je suis devenue, et je n’ai aucune intention de m’arrêter ici. La partie de ma vie la plus riche et où j’ai le plus à donner est encore à venir.

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